Il y a quelque chose qui m’interloque toujours c’est le plaisir que j’ai à développer mes connaissances puis amis virtuels.
C’est assez étrange lorsqu’on y pense car ce sont des personnes que je ne connais pas « pour de vraie » ou « en chair et en os« , c’est une réalité.
Mais personnellement je ne suis pas super sociable de nature j’aime bien être tranquille avec quelques amis de confiance et l’Homme et mes Boubous. Même la famille autre que nucléaire je trouve cela contraignant. J’ai un métier qui m’impose d’être « super communicante » donc peut être que ceci explique cela?
J’ai toujours aimé me plonger dans les bouquins, une véritable « bookworm » comme on dit aux US. J’ai longtemps rêvé d’être bibliothécaire, pour être tranquille avec mes livres. Bref je n’ai pas d’angoisses existentielles qui me poussent à collectionner les connaissances, les « potes » les « cops » les « amis de java » etc. Je pars du principe que « j’investi » dans quelques personnes à qui je me livre à fond, à qui je donne entièrement mon amitié et avec qui je suis 100% naturelle – qu’on me dise pas que c’est hypocrite – les normes sociales nous imposent à tous des contraintes comportementales.
Quant aux autres et bien ça reste – même s’ils sont sympathiques – des contraintes sociales. Je sais c’est TRES MAL de verbaliser cela…
A l’inverse, mes connaissances, via Twitter, Facebook, Linkedin et WordPress et bien je les aime bien, ils m’intéressent, m’amusent, me donnent envie d’échanger des idées, des sentiments, des impressions avec eux, sans pour autant avoir cette contrainte sociale de faire des choses ensemble de manière régulière pour prouver qu’on est copains.
J’aime aussi ce filtre virtuel qui fait qu’on se retrouve à découvrir des gens avec les mêmes centres d’intérêts, loisirs ou quotidiens, que soi. J’ai des amitiés virtuelles autour de l’enfance et de l’éducation, d’autres centrées sur la musique ou la littérature et d’autres sur la cuisine. Ok je simplifie un peu mais pas tant que ça.
Imaginez que je doive voir l’ensemble de ces cercles de connaissances par thème une fois par mois, chacun. Ma vie n’en serait plus une, qui gérerait ma petite vie, mon petit intérieur qui ressemble plus à Beyrouth qu’a Martha Stewart, mes petits Boubous et l’Homme?
Donc quel que soit l’heure ou le lieu où je me trouve je peux tweeter avec mes amis virtuels, blaguer, donner mon avis, un conseil. La réponse n’a pas besoin d’être immédiate, il n’y aucune nécessite d’appeler au téléphone (c’est peut-être là aussi une déformation professionnelle mais parler au téléphone est une véritable corvée), ceux qui me connaissent bien savent que s’ils veulent une réponse rapide un sms ou un mail sont les supports les plus efficaces…
Facebook me permet de rester en contact virtuel avec mes amis d’enfance (donc qui vivent dans d’autres contrées), des copines de lycée et des ex collègues de travail. Je trouve cela simple, pratique, toujours non invasif donc sans engagement et chouette, je partage ma vie via photos, commentaires, check-ins et je suis la leur de la même manière. Cela n’empêche personne de se retrouver dans la « vraie vie » quand on le souhaite mais sans y être contraint.
Je ne vais pas vous faire tous les supports des médias sociaux mais je peux en tirer un bilan. Autant le téléphone me semble être un outil pénible, autant je reste en total désaccord avec les gens qui pestent contre la dématérialisation des relations humaines. Non, non, non, vous avez tout faux, ce n’est pas la fin des relations humaines mais à mon avis le début de relations plus riches car plus sélectives. Le temps est devenue une richesse au 21e siècle, on court tous après, donc si la dématérialisation des relations sociales permet de gagner du temps pour construire des relations interpersonnelles riches et en ligne avec nos envies pourquoi se faire suer à continuer dans la voie traditionnelle, du « je tente de trouver des sujets en commun » pour ensuite construire une amitié?
Je découvre que ce mode d’interaction est assez dans le vent, car Boubou1 s’est développé un réseau d’amis virtuels, fans de Pokémon, avec qui il parle « en vrai » via sa console et ça l’éclate beaucoup même si en l’écoutant on a l’impression qu’il parle une langue étrangère, par exemple :
« mon Salamèche a 25 IV’s en Attaque, je vais mettre en pension un Exagide de nature Rigide tenant la Pierre Stase avec un Métamorph, et tu ouvres ton Pokédex… »
D’ici la aàtrès vite mes amis virtuels et continuez à écrire, à poster, atweeter ou à Poke-talk…